Comment prévenir et traiter la rhinite saisonnière?

La prise en charge de la rhinite saisonnière passe, dans un premier temps, par la prévention en travaillant sur la réduction de l’inflammation, le renforcement des barrières immunitaires et l’optimisation du microbiote.

Continuez à prendre de la vitamine D au printemps !

Yeux larmoyants, écoulement nasal, éternuements en salve, gorge qui gratte….
L’arrivée des premiers pollens est associée, pour certains d’entre nous, à cette cohorte de symptômes gênants au quotidien.
Comme toutes les manifestations allergiques, la rhinite saisonnière met en jeu les immunoglobulines de type E (IgE).
Il s’agit d’une réaction immunitaire excessive vis-à-vis d’un antigène inoffensif (pollens) chez des personnes présentant des prédispositions génétiques (= terrain atopique).

Le traitement de la rhinite saisonnière passe, dans un premier temps, par la prévention (un mois avant l’exposition aux pollens) en travaillant sur la réduction de l’inflammation, le renforcement des barrières immunitaires et l’optimisation du microbiote.
Lors de l’exposition aux pollens, l’introduction d’antihistaminiques et d’anti-inflammatoires naturels associée à des gestes locaux permet d’améliorer considérablement la qualité de vie.

Comment vous préparer à accueillir sereinement les beaux jours et leurs ribambelles de pollens ?

  • Continuez à prendre de la vitamine D au printemps !

La synthèse de la vitamine D est réalisée grâce à l’action du soleil sur notre peau.
Tant que l’exposition au soleil n’est pas quotidienne, il est nécessaire de poursuivre la supplémentation. L’idéal est de réaliser un dosage sanguin de la vitamine D. La connaissance du statut biologique exact permet d’optimiser les apports quotidiens.
Chez l’adulte, la dose préconisée en période hivernale est de 2000 UI/jour. Au printemps, la prise de 1000 UI/jour assure un taux sanguin généralement satisfaisant mais rien ne remplace le dosage biologique…

  • Pourquoi est-ce important de se supplémenter en vitamine D ?

La vitamine D est LA vitamine du système immunitaire.
Son rôle est très précieux car elle est immunostimulante et immunomodulatrice.
La Haute Autorité de Santé considère que l’apport en vitamine D est insuffisant et pointe du doigt son rôle prépondérant dans l’inflammation et l’allergie.

  • Quel est le rôle des acides gras ?

La nature des acides gras polyinsaturés se trouvant dans l’assiette détermine la réponse immunitaire de l’organisme.
Les oméga 3 étant associés à une modulation des phénomènes inflammatoires et allergiques, leur consommation quotidienne est fortement recommandée : 2 à 3 cuillères à soupe d’huile de colza, une poignée de noix et l’apport régulier de petits poissons gras des mers froides (sardines, maquereaux, anchois…).
Si ces conseils ne sont pas applicables, une supplémentation via des compléments alimentaires est nécessaire.

  • Comment renforcer la barrière intestinale et optimiser le fonctionnement du microbiote ?

En cas d’hyperperméabilité intestinale, le passage d’antigènes non infectieux (alimentaires) favorise les allergies et intolérances alimentaires.
La glutamine est un acide aminé permettant d’assurer l’étanchéité de la muqueuse intestinale.
Elle permet à l’épithélium intestinal d’assurer sa fonction « barrière » en empêchant les allergènes de passer dans la circulation sanguine.

L’apport de fibres prébiotiques, idéalement par l’alimentation, est indispensable car les prébiotiques servent de nourriture aux « bonnes » bactéries (= probiotiques). Une alimentation végétale, variée et vraie permet d’optimiser l’état de santé du microbiote.
Les lactobacilles et les bifidobactéries ont démontré leur efficacité dans la prévention et le traitement de la rhinite allergique.

L’huile essentielle d’estragon est un traitement de fond à débuter un mois avant l’exposition à l’allergène.
La posologie est de 2 gouttes matin et soir 5 jours/7 ou 3 semaines/4 (sur un comprimé neutre, une boulette de mie de pain, dans du miel…).

Que faire lorsque les pollens sont là ?

Le magnésium possède une action antihistaminique et anti-inflammatoire.
Lors de la saison des pollens, l’apport de 300 mg/jour de magnésium est recommandé.

Le zinc et le Coenzyme 10 sont utiles en cas de crise car ils sont anti-inflammatoires.

La quercétine est un antihistaminique naturel que l’on trouve dans les oignons rouges et jaunes, l’ail, les pommes, le brocoli…

En urgence, une goutte pure d’huile essentielle de camomille romaine sur un support toutes les 15 minutes (maximum 4 fois par jour) soulage les symptômes.

Que ce soit à visée préventive ou curative, le lavage du nez et des yeux permet d’éliminer les pollens et donc de limiter le contact avec l’allergène. Après le mouchage, l’utilisation de spray pour le nez à base d’huiles essentielles antihistaminiques, anti-inflammatoires parfait le soin local.

Le contenu de l’assiette est un levier puissant pour lutter contre la rhinite allergique.
Cependant, l’utilisation de compléments alimentaires est souvent indispensable afin d’avoir une action thérapeutique.
La mise en place du traitement de fond un mois avant l’arrivée des pollens est essentielle et participe largement à une réponse favorable du système immunitaire le moment venu.

Hélène Martin Lemaitre
Dr en pharmacie – micronutritionniste

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